Plan gouvernemental Pour les OPA, sobriété rime avec stockage de l'eau
Les organisations professionnelles majoritaires se disent satisfaites du plan eau annoncé la semaine dernière par le président de la République. Elles restent toutefois attentives à ce que la concrétisation des mesures préserve la capacité des productions des agriculteurs.
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Cinq jours après la présentation le 30 mars 2023 par le chef de l’État du plan sur l’eau, les organisations professionnelles majoritaires (FNSEA, JA) ainsi que La Coopération Agricole, Chambres d’agriculture France et Irrigants de France se sont félicitées de la stabilisation des volumes prélevés par l’agriculture confirmée par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
Pour ces organisations, cette stabilisation est indispensable « pour protéger la capacité de production de la « ferme France » face au changement climatique ». À une condition : « Elle doit s’accompagner, au regard de l’ampleur des changements à venir, d’une politique volontariste pour améliorer l’efficience de l’utilisation de l’eau en agriculture et dans les industries agroalimentaires », insistent-elles dans un communiqué diffusé le 4 avril 2023.
Mur administratif
Si elles se félicitent que plusieurs mesures du plan aillent dans ce sens, les organisations professionnelles s’inquiètent du « mur administratif » et de « la volonté de réduire unilatéralement, à brève échéance, les autorisations de prélèvement dans les secteurs en tension, quand les retards pour retrouver les équilibres ne sont, en rien, imputables aux agriculteurs ».
« Les conséquences de telles décisions seraient dramatiques sur nos productions alimentaires, la diversité des cultures et les filières inscrites dans les territoires », considèrent les organisations signataires du communiqué. « C’est aussi une reconnaissance du travail déjà effectué par les agriculteurs en termes d’économie d’eau et d’adaptation des pratiques », souligne Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France.
Stockage adapté aux territoires
Les organisations demandent ainsi de « rapidement simplifier et sécuriser les cadres législatifs et réglementaires tant pour favoriser la réutilisation des eaux usées traitées en agriculture et en agroalimentaire, que pour remobiliser des ouvrages de stockage existants et développer de nouveaux projets d’hydraulique ». Eric Frétillère, président d’Irrigants de France, se félicite ainsi de la « volonté du président de la République de développer des solutions de stockage adaptées à chaque territoire. Nous attendons maintenant des règles claires, adaptées et transparentes, ainsi que des précisions chiffrées sur cet engagement. »
Enveloppes insuffisantes
Sur le volet financier, les OPA saluent la création d’un fonds d’investissement hydraulique agricole et la suppression du plafond des dépenses des agences de l’eau. Tout en considérant que « les enveloppes annoncées restent insuffisantes, au regard des besoins en termes de recherche et d’innovation en agriculture et agroalimentaire, d’accompagnement à la sobriété, d’augmentation des disponibilités en ressources en eau et de préservation de la qualité de l’eau et des écosystèmes. »
La FNSEA, JA, Irrigants de France, La Coopération Agricole et Chambres d’agriculture France demandent enfin à « être pleinement associés à la déclinaison concrète du pan eau, aux différentes échelles : national, bassin, sous-bassin et aires d’alimentation de captage ».
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